"Le royaume de Saramyr : La croisée des chemins" de Chris Wooding

Voisins lecteurs, cet article de critique « littéraire » est aussi un outil pour vous conforter dans l’idée de lire ou non le livre dont je vais parler ci-dessous. N’hésitez donc pas à signaler s’il vous a été utile ou pas, je peux corriger le tir 😉

Mon billet précédent sur « la route » de McCarthy m’a donné envie de parler de mes lectures. Si je ne peins pas très souvent, en revanche, je lis tout le temps de la SF et de la fantasy. Autant j’ai pu arrêter la clope, autant il m’est impossible de m’endormir sans bouquiner. Bref, je pense avoir un peu matière à discuter sur le sujet.

Aujourd’hui ce sera donc un bouquin que j’ai terminé il y a quelques jours : « Le royaume de Saramyr : La croisée des chemins » de Chris Wooding en format poche (Pocket Fantasy). Il semble qu’il porte un titre différent en grand format (Fleuve Noir – Rendez Vous Ailleurs) : « les tisserands de Saramyr » à la place de « le royaume de Saramyr », ça vous aidera peut-être si vous préférez collectionner les bouquins à ce format-là…

Le royaume de Saramyr : La croisée des chemins de Chris Wooding

Le contexte et l’histoire sans trop en révéler. C’est un univers médiéval-fantastique qui se veut japonisant mais pas trop : il y a un système féodal qui y ressemble vaguement (mais avec des noms différents : barak à la place de daimyo, etc.), une étiquette draconienne, des moines qui font un peu penser aux shintoïstes, un climat estival caniculaire et des maisons avec des paravents mais c’est à peu près tout. Sachant que j’ai acheté le bouquin pour sa prétendue ambiance japonisante, je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. Mais ce n’est pas grave…
Les familles nobles (ou riches) ont acquis (et gardent) leur pouvoir grâce à une alliance avec une mystérieuse caste, les tisserands. Ce sont des personnes qui tirent divers pouvoirs du mystérieux masque dont ils ne se séparent jamais : ils ont la capacité de communiquer à distance, d’espionner à travers une sorte de dimension parallèle, etc. En contrepartie, quand ils émergent de leur voyage dimensionnel, ils sont assaillis par une irresistible et meurtrière vague de colère ; leurs employeurs doivent donc les laisser se défouler selon leur bon vouloir et fermer les yeux devant telles débauches pour profiter de leurs précieux pouvoirs.
Outre le service envers leurs riches employeurs, les tisserands ont un hobby : traquer et éliminer ce que la population appelle les aberrants, ce sont des enfants qui développent des malformations et/ou des pouvoirs magiques. Ce bouquin relate les aventures de 2 de ces aberrants : d’un côté, Kaiku, une fille de nobliau, qui ne comprend rien à ce qui lui arrive et qui fait tout pour découvrir les tenants et aboutissants de la chute de sa famille. De l’autre côté, il y a Lucia, l’unique héritière de l’impératrice de Saramyr dont la future montée sur le trône impérial déplairait à la majorité du royaume. Je m’arrête là pour l’histoire même si on se doute que, bien sûr, tout est lié…

Mon avis à moi : Il y a un arrière-gout assez prononcé qui rappelle l’oeuvre de Pierre Bordage, « les guerriers du silence » dans laquelle d’innocents mystiques (ou futurs mystiques) se retrouvent traqués par une caste d’autres (affreux) mystiques, les scaythes, qui en parallèle complotent pour prendre le contrôle/détruire l’univers tout entier. Sans prendre trop de risques, je parie que la suite de cette saga y ressemblera beaucoup. On va dire que ce n’est pas le pillage, ni vu ni connu, d’une oeuvre française par un anglais mais plutôt un exercice de style, un hommage. On y croit…
Bon, après, il faut s’intéresser au traitement du sujet. Ca en casse pas des briques non plus. Comme je l’ai expliqué en haut, l’ambiance japonisante n’est qu’un leurre, ça me fait plus penser à une mise en scène d’occidentaux déguisés en orientaux. L’habit ne fait pas le moine comme on dit. Ce qui m’a déplu au niveau du décorum, du monde dans lequel les protagonistes évoluent, c’est qu’il est peu décris. Malgré la carte au début du bouquin (pour faire comme les autres auteurs de fantasy ?), ce monde est creux, lisse, il n’y a pas de vie sans les protagonistes.
L’autre mauvais point, c’est que j’ai eu l’impression que l’auteur s’est dépéché d’enchainer les évènements après avoir mis du temps à nous avoir fait miroiter leur éventualité ou nous jeter des personnages dans le récit et les mettre en scène sans nous laisser le temps de nous familiariser avec eux. Rien de plus frustrant à mes yeux.
C’est donc déçu que j’ai clos ce bouquin qui pourtant fourmille d’idées originales à développer. Bon bien sûr, c’est le premier bouquin d’une saga et je vais me sentir obligé de lire la suite… ^^

 

Edit du 13/5/2011 : Depuis ce premier article, j’ai lu la suite de cette saga et j’ai révisé mon jugement, j’en parlerais peut-être un jour. En attendant de pouvoir lire mon avis définitif sur Le Royaume de Saramyr, vous pouvez lire d’autres chroniques sur ce lien :

nymeria

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